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Quelle vie ?

21 mai 2005

Drôle de journée, décalée ... dans le temps. Rien

Drôle de journée, décalée ... dans le temps. Rien à faire, rien envie de faire ? Pourtant sans déprime, juste une journée qui passe, sans but, sans projet.
J'ai passé beaucoup de temps sur le net, à regarder des images, essayer de comprendre et d'utiliser Photoshop (aïe !!!), et aussi à écrire. Et devant l'écran c'est fou comme le temps passe sans qu'on s'en apperçoive !
J'ai beaucoup pensé, aussi, à l'homme que j'aime mais qui n'est pas avec moi. Un week-end sans le voir c'est toujours difficile. Au fur et à mesure que le temps passe j'y pense de plus en plus et mes pensées deviennent des idées noires. J'espère un petit mail ce soir, ça m'aidera à patienter ....

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19 mai 2005

Premier message

C'est mon premier message, le jour de la création du blog. Je n'ai pas encore bien idée ni de la forme, ni du contenu qu'il va prendre. Comme coup d'essai, qui ne sera pas un coup de maître, je préfére me fier à un professionnel de l'écrit avec ce petit texte ciselé par un artiste des mots.

On pourrait presque manger dehors

C’est le " presque " qui compte, et le conditionnel. Sur le coup, ça semble une folie. On est tout juste au début de mars, la semaine n’a été que pluie, vent et giboulées. Et puis voilà. Depuis le matin, le soleil est venu avec une intensité mate, une force tranquille. Le repas de midi est prêt, la table est mise. Mais même à l’intérieur, tout a changé. La fenêtre entrouverte, la rumeur du dehors, quelque chose de léger qui flotte.

"  On pourrait presque manger dehors. " La phrase vient toujours au même instant. Juste avant de passer à table, quand il semble qu’il est trop tard pour bousculer le temps, quand les crudités sont déjà posées sur la nappe. Trop tard ? L’avenir sera ce que vous en ferez. La folie vous poussera peut-être à vous précipiter dehors, à passer un coup de chiffon fiévreux sur la table de jardin, à proposer des pull-overs, à canaliser l’aide que chacun déploie avec un enjouement maladroit, des déplacements contradictoires. Ou bien vous vous résignerez à déjeuner au chaud – les chaises sont bien trop mouillées, l’herbe si haute …

Mais peu importe. Ce qui compte, c’est le moment de la petite phrase. On pourrait presque … C’est bon, la vie au conditionnel, comme autrefois, dans les jeux enfantins : " On aurait dit que tu serais … " Une vie inventée, qui prend à contre-pied les certitudes. Une vie presque : à portée de la main, cette fraîcheur. Une fantaisie modeste, vouée à la dégustation transposée des rites domestiques. Un petit vent de folie sage qui change tout sans rien changer …

Parfois, on dit : "  On aurait presque pu … " Là, c’est la phrase triste des adultes qui n’ont gardé en équilibre sur la boîte de Pandore que la nostalgie. Mais il y a des jours où l’on cueille le jour au moment flottant des possibles, au moment fragile d’une hésitation honnête, sans orienter à l’avance le fléau de la balance. Il y a des jours où l’on pourrait presque.

Philippe Delerme

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" La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" (L’arpenteur)

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